Toujours plus loin, toujours plus haut, passer de l'agriculture à la culture, il n'y a qu'un vertigineux pas. Bonjour à toutes et à tous, nous vous proposons aujourd'hui d'ouvrir une nouvelle fois les portes de la culture avesnoise avec l'écomusée de Fourmies, témoignage d'une longue activité industrielle. Région rurale à l’identité forte, l’Avesnois connaît au 19ème siècle un développement industriel dans deux bassins très localisés : la vallée de la Sambre pour l’industrie lourde (métallurgie et sidérurgie) et le sud de l’arrondissement. C’est sur ce territoire que vont se développer à partir de 1850 les industries textile et verrière. Leur essor lié à l’évolution des techniques et des moyens de communication, va conditionner la vie de toute une population durant plus d’un siècle. Les crises économiques et sociales successives – dont celles de la fin du 19ème siècle qui conduiront aux événements tragiques du 1er mai 1891 et les conflits mondiaux aboutissent à la disparition quasi-totale de ces activités dans les années 1970. Dans la même décennie, l’agriculture connaît une grave crise. La mise en place des quotas laitiers en particulier va entraîner des conséquences socio-économiques et territoriales importantes. Les herbagers, contraints de trouver des palliatifs à la baisse de leur production laitière, vont entamer une politique de cultures céréalières. Le bocage est en péril, les haies disparaissent peu à peu, le paysage se transforme. C’est dans ce contexte de crise économique, agricole et sociale que va émerger l’écomusée. La naissance de l’écomusée de l’avesnois résulte de la volonté de Pierre Camusat, alors directeur du Centre de Formation Textile de Fourmies de sauver de la destruction des machines textiles construites entre 1880 et 1930. L’idée de créer un « Musée du Textile » naît au début des années 1970. Un premier projet culturel voit alors le jour avec l’appui du Centre Socio-Culturel de Fourmies en 1977. Parallèlement apparaît en France un nouveau concept muséographique : l’écomuséographie, qui place l’Homme au cœur de sa démarche. Ce principe fondateur des écomusées va s’appliquer à Fourmies. En 1978, une vaste opération de collecte - témoignages oraux, documents iconographiques, archives, objets relatifs à la vie industrielle et quotidienne - est lancée auprès de la population locale. Les écoles sont également mobilisées, les équipes de bénévoles se mettent en place. Après 10 ans de gestation, la première exposition de préfiguration d’un Musée du Textile à Fourmies est présentée en 1980 dans la filature Prouvost Masurel achetée par la municipalité : l’écomusée est né.
Le premier maillon du réseau écomuséal se construit sur les conseils du Ministère de la Culture aux époux Dubois, des industriels verriers à la retraite soucieux de préserver le patrimoine industriel verrier de Trélon. Ils se rapprochent de l’écomusée et l’atelier-musée du verre ouvre ses portes au public en 1982. L’écomusée devient « Ecomusée de la région de Fourmies-Trélon ». L’Ecomusée de la région de Fourmies-Trélon complète ses présentations avec l’arrivée de nouveaux sites : la maison de la fagne (Wallers-Trélon), la maison du bocage (Sains du Nord), puis en 2003, le musée des bois jolis (Felleries). En 2004, l’écomusée change d’appellation pour devenir « Ecomusée de la région de Fourmies-Trélon en Avesnois » avant de définitivement prendre le nom d’« écomusée de l’avesnois » en 2005. Après 25 années d’existence, l’écomusée de l’avesnois reste au cœur de la sauvegarde, de la collecte et la valorisation des patrimoines de son territoire. Il prolonge son discours en y intégrant la dimension sociale et associative pour mieux comprendre et faire comprendre les liens qui existent entre le passé, le présent et qui permettent de mieux préparer l’avenir, et cela dans le respect des principes énoncés par la Fédération des Ecomusées et des Musées de Société.
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